Séminaire international et multidisciplinaire
L’énaction : réflexions et pistes méthodologiques
10, 11 et 17 décembre 2020
Contexte et enjeux scientifiques
Depuis la création des sciences cognitives en 1956, la recherche scientifique telle que nous la concevons aujourd’hui s’est largement transformée à travers les différentes approches épistémologiques qui se sont succédé. En effet, suite au mouvement cybernétique (Mcculloch et Pitts, 1943) qui a amorcé un début d’épistémologie en sciences naturelles, trois principaux paradigmes se sont dégagés de la toile de fond pour composer les sciences cognitives, soit le cognitivisme (1956), le connexionnisme (1980), et les systèmes dynamiques incarnés (embodied dynamicism) (depuis les années 1990).
Au cours des 30 dernières années, l’approche énactive de la cognition s’est forgé une place comme alternative respectable aux cadres traditionnels des sciences cognitives. La vastitude de ce concept amène une reconsidération non seulement de notre rapport à la connaissance, mais aussi de l’évolution, de la culture et de l’éthique (Varela, 2004). Élaboré par Francisco Varela (1989) à travers un dialogue critique avec les sciences cognitives, le concept d’énaction fait sentir ses répercussions au-delà de ce domaine strict. En affirmant le caractère émergent de la connaissance, l’énaction remet en question la logique représentationaliste sous-jacente à plusieurs de nos pratiques inspirant ainsi de nouvelles « façons de faire » non seulement dans les pratiques de production de connaissances, mais aussi dans les pratiques éducatives, de formation, d’intervention et de soins.
M.C. Escher
Prendre le temps de réfléchir sur les fondements ainsi que sur les divers usages de l’approche énactive dans divers contextes de pratique et de formation nous semble une nécessité. Dans le contexte du Séminaire international « L’énaction : réflexions et pistes méthodologiques », il s’agit tout d’abord de réunir des chercheurs.e.s, des étudiant.e.s et des praticienn.e.s de différents pays pour partager les résultats de leurs réflexions, de leurs recherches et de leur pratique professionnelle. Il s’agit ensuite d’interroger la pertinence de pistes méthodologiques d’une approche énactive dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la migration, sur la base de contributions qui traversent ces différentes disciplines et champs d’interventions.
Objectifs, objets et public cible du séminaire
Ce séminaire vise à discuter des pistes méthodologiques d’une approche énactive dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la migration, sur la base de contributions qui traversent différentes disciplines. Nous espérons que ce débat permettra, de manière récursive, de mieux cerner le concept d’énaction en lien avec les particularités disciplinaires, ainsi que le rapport théorie/pratique et la production de connaissances et d’intervention. Plus précisément, l’objectif poursuivi est d’offrir aux participant.e.s l’opportunité de connaître différentes perspectives méthodologiques inspirées des postulats de l’énaction et, sur cette base, d’entamer une réflexion sur les implications et perspectives offertes par ces méthodes en termes de recherche sur le travail enseignant et d’intervention dans les milieux professionnels.
